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ANR EULALIES

Un nouvel outil d'évaluation des Troubles du Développement des Sons de Parole chez les enfants francophones

Equipe Langage, Recherche

Evaluation des Troubles du Développement des Sons de Parole chez les enfants francophones

Le projet EULALIES vise à mieux comprendre et prendre en charge les Troubles du Développement des Sons de Parole.

Les Troubles du Développement des Sons de Parole (TDSP) sont associés à des difficultés de perception, production de parole et/ou représentation phonologique, qui affectent l’intelligibilité et l’acceptabilité, et causent des retards de langage, et des difficultés scolaires et sociales. Cependant, les causes sous-jacentes à ces troubles restent mal comprises, et les marqueurs cliniques mal définis. En français, il n’existe pas d’outil standardisé pour l’évaluation des TDSP. On constate également un manque de données de référence sur le développement phonologique des enfants francophones. Ce manque d’outils et de données est en contradiction avec la pratique basée sur des données probantes recommandée aux cliniciens.
Le projet EULALIES rassemble chercheurs et cliniciens dans le but de développer
(1) un outil standardisé pour l’évaluation des TDSP en français,
(2) un ensemble de données normatives sur le développement phonologique dans 2 variétés linguistiques, en France et au Québec.

Pour obtenir ces normes chez l'enfant de 5 à 11 ans, nous enregistrons la parole des enfants et étudions aussi comment les enfants perçoivent les sons de parole.

Geneviève Meloni, doctorante au LPNC, à GIPSA-lab, en co-tutelle avec l'Université de Montréal, est membre de ce projet.
Elle est co-encadrée par Hélène Lœvenbruck et Anne Vilain (GIPSA-lab) ainsi que par Andrea MacLeod (University of Alberta) et Douglas Shiller (Université de Montréal).

Ce projet a reçu le soutien de l'ANR, de la Région Auvergne-Rhône Alpes, du CNRS, et de la SFR Santé et Société.

Plus d'informations :
EULALIES
COMOVES

 

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Projet EULALIES

Coordinateur et collaborateurs

Coordinatrice : Anne Vilain (GIPSA-lab)
En collaboration avec :
    LPNC : Hélène Lœvenbruck, Geneviève Meloni, Marie-Ange Nguyen-Morel
    CRTLA CHU Grenole Alpes : Estelle Gillet-Perret, Marie-Ange Nguyen-Morel
    Laboratoire Dynamique Du Langage, Lyon : Sophie Kern et Mélanie Canault
    Université de Montréal, Canada : Geneviève Meloni, Douglas Shiller
    Univ. Alberta, Canada : Andrea MacLeod
    Memorial University, Newfoundland, Canada : Yvan Rose
    Université de Liège, Belgique : Christelle Maillart

Projet-ANR-19-CE28-0016

septembre 2019 - aout 2023 - 48 mois

 

ANR EMOOL

Caractérisation de marqueurs cérébraux et oculométriques de sortie de boucle de contrôle lors de la supervision d’un système automatisé dans le contexte de l'aéronautique

Equipe Vision et Emotion, Recherche

RESUME : Au cours des dernières décennies, le monde technologique qui nous entoure a connu de profondes mutations, notamment portées par les progrès dans les domaines de l’autonomie, de la robotique et de l’intelligence artificielle. Aujourd’hui, les opérateurs humains font régulièrement face à des systèmes fortement autonomes, notamment dans le domaine aéronautique, et ont endossé un rôle de superviseur de ces nouveaux partenaires artificiels. Ce changement profond dans le rôle attribué aux opérateurs humains a généré de nouveaux risques relatifs aux facteurs humains qui se traduisent notamment par des difficultés à comprendre les agents artificiels, à détecter leurs erreurs et à les reprendre en main lorsque nécessaire, un ensemble de problèmes regroupés sous le terme de phénomène de sortie de boucle (ou OOL performance problem). Bien que largement étudié, ce phénomène de sortie de boucle reste aujourd’hui bien difficile à caractériser, et plus encore à compenser. Dans ce cadre, notre projet vise plusieurs objectifs qui seront réalisés dans un contexte écologique de type aéronautique (i.e. ici tâche de supervision de système d’assistance à l’évitement d’obstacles).

 

Objectifs du projet

(1)    Comprendre et caractériser ce phénomène de sortie de boucle durant l’activité de supervision d’un système automatisé à travers l’utilisation et l’analyse conjointe de signaux électroencéphalographiques et oculométriques.

(2) Le contexte émotionnel, au combien important dans le contexte aéronautique sera modulé afin d’étudier son influence sur l’activité de supervision et l’émergence du phénomène de sortie de boucle.

(3) Développer un premier modèle d’estimation de l’activité de supervision sur la base des marqueurs cérébraux et/ou oculométriques en utilisant des méthodes d’apprentissage profond et des approches méthodologiques prenant en considération la dynamique spatio-temporelle du phénomène de sortie de boucle.

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Projet EMOOL

Coordinateur et Partenaire

 

Coordinatrice : Aurélie Campagne
Laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC)

Partenaires
LPNC - Laboratoire de Psychologie et Neurocognition
Mike Salomone ; Martial Mermillod ; Laurent Torlay

Gipsa Lab
Anne Guerin-Dugue ; Anton Andreev ; Emmanuelle Kristensen

ONERA - ICNA (Ingénierie Cognitive et Neurosciences Appliquées)
Bruno Berberian; Bertille Somon

Projet-ANR-22-ASTR-0025

36 mois

ANR ASTRID - Organismes financeurs : ANR - DGA – AID (2022-2026)

ANR CHILD-GAP

Comment les enfants pensent le genre et le pouvoir: Croyances, Attitudes et perception de soi

Equipe Développement et Apprentissage, Recherche

Qu’il s’agisse des violences sexuelles (e.g. #MeToo), des inégalités salariales, ou du quotidien conversationnel (e.g. mansplaining), la confiscation du pouvoir par les hommes est au cœur des études de genre et des préoccupations sociétales. La notion de genre implique de manière consubstantielle celle de hiérarchie: les catégories de genre se définissent les unes par rapport aux autres selon des inégalités de statut, de ressource ou de droit. Par ailleurs, sur le plan psychologique, les individus considèrent souvent la distinction de genre comme une distinction de statut, ce qui peut conduire à des comportements conformes aux hiérarchies de genre. On sait aussi que l’intériorisation des normes de genre et l'adoption de comportements genrés sont susceptibles d'apparaître dès la petite enfance. L'association entre pouvoir et masculinité chez les enfants pourrait contribuer à ancrer et perpétuer les inégalités de genre. Il est donc essentiel de comprendre comment et quand ils deviennent réceptifs au déséquilibre de pouvoir entre genres.

Si l'on connait assez bien la manière dont les adultes conçoivent les liens entre le genre et le pouvoir, la question reste largement en suspens chez les enfants. D’un côté, la plupart des études sur la compréhension du pouvoir pendant l’enfance ont occulté la question du genre. Elles utilisent comme stimuli des interactions entre deux personnages qui sont soit non genrés, soit d'un seul genre, ou soit dont le genre est confondu avec celui du participant. D’un autre côté, les études sur les conceptions précoces du genre occultent la façon dont les enfants perçoivent la dynamique de pouvoir entre les hommes et les femmes, et se concentrent plutôt sur leur capacité à distinguer les traits, les comportements, les préférences, ou les activités associés de façon stéréotypée aux hommes et aux femmes. Et lorsque ces études s'intéressent aux représentations enfantines des inégalités de genre, elles font appel à des notions complexes telles que le statut professionnel, l'économie, la politique, qui dépassent largement l'expérience du monde social des plus jeunes
.
Fondé sur une approche expérimentale, le projet CHILD-GAP aborde trois questions clés : 1) Les nourrissons et les enfants d'âge préscolaire ont-ils des attentes spécifiques quant au genre du pouvoir ? 2) Quelles sont les attitudes des enfants à l'égard d’un pouvoir genré ? 3) Comment conçoivent-ils leur propre identité dans le contexte d’un pouvoir genré ? Nous étudierons plusieurs facteurs susceptibles de moduler ces représentations. Premièrement, nous examinerons comment les enfants associent le genre à différentes expressions du pouvoir, qui peuvent être plus ou moins prosociales. Deuxièmement, nous nous concentrerons non seulement sur les enfants d'âge préscolaire et scolaire, mais aussi sur les nourrissons. Étant donné qu'au cours de leur première année de vie, les nourrissons montrent une certaine compréhension de la dominance et qu’ils sont capables de faire des distinctions de genre, il convient de se demander s'ils comprennent la notion de pouvoir genré. En outre, nous analyserons comment la vision du pouvoir genré évolue avec l’âge. Troisièmement, les représentations du pouvoir genré sont susceptibles d'être modulés par le propre genre de l’enfant. En effet, dès l'âge de 4 ans, les enfants considèrent les personnes du même genre de manière plus positive que les autres. Quatrièmement, comme l'environnement culturel des enfants peut influencer leurs conceptions du genre, nous réaliserons certaines de nos expériences non seulement en France, mais aussi dans des pays qui diffèrent quant au niveau d’inégalité entre genres, à savoir la Norvège et le Liban.

En considérant tous ces facteurs, nous pensons que le projet CHILD-GAP fera progresser nos connaissances sur le développement précoce des représentations liant le genre et le pouvoir, et qu'il pourrait être un tremplin pour de recherches interventionnelles futures.

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Coordinateur & Partenaires

Coordinateur : Jean-Baptiste Van Der Henst (Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon)

Partenaires :
2LPN Hélène MAIRE
CRNL Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon
LPNC LABORATOIRE DE PSYCHOLOGIE ET NEUROCOGNITION - Babylab

Projet-ANR-21-CE28-0014

janvier 2022 -42 mois

Le LPNC participe à la Fête de la Science 2023

Rencontre / Débat Recherche Du 6 octobre 2023 au 16 octobre 2023

Organisée chaque année par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, la Fête de la science est devenue un rendez-vous incontournable pour tous les publics. Pendant une dizaine de jours, familles, scolaires, étudiants, amateurs ou passionnés de sciences échangeront lors de milliers d’événements gratuits proposés partout en France et aussi dans la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Programme en Isère

Programme pour les scolaires

ANR EXPER

Evaluation exhaustive de la façon dont les connaissances a priori façonnent la perception visuelle

Equipe Vision et Emotion, Recherche

---------- ENGLISH BELOW----------

Les modèles actuels de la perception visuelle considèrent la perception comme un processus proactif, qui dépend non seulement des caractéristiques des entrées sensorielles mais aussi en grande partie des connaissances a priori et des attentes que nous avons à leur égard. Mais dans quelle mesure ce que nous savons influence-t-il ce que nous voyons ? Le projet EXPER vise à répondre à cette question en évaluant de façon exhaustive la façon dont nos connaissances a priori influencent la perception visuelle. Nous testerons l’hypothèse selon laquelle nos connaissances et attentes sur l’environnement affectent qualitativement la perception visuelle (comment nous voyons ou même ce que nous voyons), via une série d'expériences psychophysiques impliquant des jugements subjectifs sur l'apparence de stimuli visuels attendus ou inattendus (objets en contexte), en tenant compte de diverses contraintes visuelles (e.g., temps de traitement, bruit visuel). Nous examinerons également pour la première fois les corrélats cérébraux de ces effets, ainsi que leurs conséquences fonctionnelles pendant la visualisation de scènes visuelles, à l'aide d'enregistrements en EEG et en oculométrie. Ce projet aura d’importantes implications dans le contexte du débat théorique de longue date concernant l’influence de la cognition sur la perception. Il permettra également de mieux comprendre ce qui détermine la perception subjective de stimuli attendus ou inattendus et comment celle-ci peut être affectée par des signaux bruités ou un déficit sensoriel (en conduisant par une nuit brumeuse, notre perception sera-t-elle dominée par les voitures attendues ou par la présence inattendue d'un piéton sur la route ?). Ce projet vise également à fournir des paradigmes fiables pouvant être adaptés à l’étude de ces mécanismes dans d’autres modalités sensorielles, ainsi qu’à la façon dont ils peuvent dysfonctionner dans différents troubles psychiatriques ou développementaux.

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To what extent does what we know influence what we see? Our visual system is constantly exposed to abundant streams of information which can often be noisy or ambiguous due to signal constraints (e.g., dim light or foggy weather) or sensory loss (e.g., in aging or visual pathologies). To rapidly make sense of the visual environment and adequately react, we must rely on prior knowledge built upon regularities learnt from our past perceptual experiences. In this context, this research aims at characterizing how our prior knowledge and expectations about the visual environment shape its subjective visual perception. 

Find out more about key findings (so far) of this project below.

Imagine driving on a foggy day. The other cars in front of you cannot be seen well and just appear as blurry shapes. Yet, you have no difficulties in interpreting these blurry shapes as cars. This is because based on your prior experiences of driving, you know that in this context (a road), this is the most likely interpretation.

When visual objects are ambiguous, our prior knowledge about associations between objects and their context (what we call “contextual associations”) can thus influence how we interpret what we see. But can they also influence how well we see? For example, can our expectations about these blurry objects being cars make them subjectively appear sharper than they actually are?

In a series of experiments, we showed that blurred objects that can be expected based on their context (e.g., a car in a highway scene) are indeed subjectively perceived as sharper than the exact same blurred object that cannot (for example, a car in a meaningless context). Furthermore, we showed that expectations based on objects can reciprocally sharpen the perception of their context. A blurred scene context containing an intact context is perceived as sharper than the same context without a meaningful object. Finally, we showed that our prior knowledge and expectations not only influence subjective perception of objects and their contexts but also how we perceive entire scenes (for example, a blurred scene presented upright – which conforms to our prior experience of scenes – is perceives as sharper than the exact same scene presented upside-down). 


These results indicate that the content of our perception can be strongly influenced by what we know and what we expect in our visual environment. But is it always the case? While relying on our expectations may help us see objects that are ambiguous better, it may be less useful when objects are clear and unambiguous. In the latter case, biasing our percepts toward what we expect could even be counterproductive as it could lead us to wrongly perceive objects that are unexpected (if a cow suddenly crosses the road on a sunny day, it would make no sense to perceive it as a car). In subsequent studies, we found that, fortunately, our visual system flexibly adapts to these constraints. When visual objects are ambiguous (blurred) we tend to rely on our expectations to make what we expect appear clearer and the effects of expectations on perception scale with the strength of our expectations. However, when visual objects are clear and unambiguous (or when we do not have strong expectations about them), their perception is dampened to the benefit of unexpected objects that may carry more relevant information to adapt our behavior. 

What is the point of this research?

At a fundamental level, this research addresses a long-standing question in the field of cognitive psychology but also philosophy about the boundaries between perception and cognition. While it is well accepted that what we see influences what we know whether what we know reciprocally constrains what or how we see has been a  matter of intense debate. Our findings therefore provide evidence in favor of this view by showing that objectively identical stimuli can be subjectively perceived as different depending on knowledge we have about them. 

Addressing this question also has clinical implications. Visual sensory deficits are widely spread, especially in older adults who face pathologies such as age-related macular degeneration (loss of vision in the central visual field, predominantly used to process objects in details) or glaucoma (loss of vision in the peripheral visual field, predominantly used to process scene context). Understanding how our prior knowledge and expectations can influence how we see is therefore important to better understand how sensory loss can be somehow compensated by relying on these mechanisms. 

What’s next? We are currently running studies to further characterize the extent to which what we know influences what we see and the neural correlates of these mechanisms. Stay tuned for updates!

Collaborators: 
Carole Peyrin (LPNC)
Romain Grandchamp (LPNC)
Alexia Roux-Sibilon (Bourgogne University)

PhD Students:
Clara Carrez-Corral (2023-2026) - co-supervised with Carole Peyrin
Pauline Rossel (2020-2023) - co-supervised with Carole Peyrin

Main related publications:
Rossel, P., Peyrin, C., Kauffmann, L. (2023). Subjective Perception of Objects Depends on the Interaction Between the Validity of Context-Based Expectations and Signal Reliability. Vision Research. https://doi.org/10.1016/j.visres.2023.108191 
Rossel., P., Peyrin, C., Roux-Sibilon, A., Kauffmann, L. (2022). It Makes Sense, so I See it Better ! Contextual Information About the Visual Environment Increases its Perceived Sharpness. Journal of Experimental Psychology : Human Perception and Performance. https://psycnet.apa.org/doi/10.1037/xhp0000993  

Projet-ANR-22-CE28-0021

48 mois à partir de janvier 2023

ANR DAY STRESS

Du laboratoire au terrain: Une évaluation multidimensionnelle du stress en vie quotidienne pour mieux comprendre les effets de facilitation et d'inhibition sociale

Equipe Vision et Emotion, Recherche

RESUME : Le stress, défini au sens large comme la réponse de l'organisme à toute perturbation, est central à l'adaptation au cours de la vie. Il peut cependant avoir des conséquences aussi bien négatives que positives dans de nombreux domaines (e.g., la réussite scolaire, la prise de décision, la santé). Le projet DAY-STRESS focalise sur l’influence de stress social sur les performances dans un domaine où le stress est particulièrement important : la performance sportive. 

Objectifs du projet 

DAY-STRESS a pour objectif d’examiner si les connaissances sur les effets de facilitation et d'inhibition sociale (FIS) sur les performances, principalement développées en contexte expérimental, peuvent être répliquées sur le terrain, en associant des mesures psychologiques à un indice physiologique innovant, capable de mesurer spécifiquement le stress non seulement en laboratoire mais aussi dans la vie quotidienne. Cet indice reposera sur plusieurs caractéristiques physiologiques (basés notamment sur l’activité cardiaque et la conductance cutanée) fusionnées en une estimation du niveau de stress par des techniques d'apprentissage automatique. Les effets de facilitation et d'inhibition sociale seront examinés dans une expérience et une étude longitudinale d'un an dans le domaine du tir sportif.

DAY-STRESS implique une équipe multidisciplinaire composée de chercheurs en sciences du sport (psychologie sociale, neurosciences), en neurophysiologie, et en intelligence artificielle.

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Projet DAYSTRESS

Coordinateur du projet & Partenaires

Coordinatrice : Aïna Chalabaev
Laboratoire Sport et Environnement social (SENS)

Partenaires

SENS – Laboratoire Sport et Environnement social
Sandrine Isoard-Gautheur; Jean-Philippe Heuze, Philippe Sarrazin

LPNC - Laboratoire de Psychologie et Neurocognition
Aurélie Campagne (Responsable WP Ambulatoire)

TIMC – IMAG Techniques de l’Ingénierie Médicale et de la Complexité – Informatique, Mathématiques et Applications
Palluel Estelle (Responsable WP Laboratoire), Cignetti Fabien, Nougier Vincent

CEA LETI/ LSSC - Laboratoire Signal et systèmes de Capteurs
Christelle Godin, Claire, Claire Guyon-Gardeux

GRICAD - Grenoble Alpes Recherche-Infrastructure de CAlcul Intensif et de Données
Glenn Cougoulat; Alexis Arnaud

Projet-ANR-21-CE28-0026

42 mois à partir de septembre 2021

Publications scientifiques: HAL Science ouverte

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L'archive ouverte HAL accueille la production scientifique des chercheurs et enseignants-chercheurs

 

 

 

 

 

 

LPNC_publications_2024 (PDF, 324.43 Ko)

LPNC_publications_2023 (PDF, 224.96 Ko)

LPNC_publications_2022 (PDF, 453.54 Ko)

LPNC_publications_2021 (PDF, 225.4 Ko)

LPNC_publications_2020 (PDF, 513.19 Ko)

LPNC_publications_2019 (PDF, 428.85 Ko)

LPNC_publications_2018 (PDF, 565.45 Ko)

LPNC_publications_2017 (PDF, 350.6 Ko)

Etudes 2022

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Etudes 2023

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EMOTIMAT

Equipe Développement et Apprentissage, Recherche

Entraîner les compétences émotionnelles à l’école maternelle : effets d’une intervention en contexte scolaire et évaluation de son implémentation

Ce projet collaboratif vise à développer une intervention originale portant sur les compétences émotionnelles pour les enfants de 3 à 6 ans en contexte scolaire. L’intervention est coconstruite avec les enseignants et ses bénéfices sont testés, par une procédure en trois phases (prétest, entraînement, posttest), à la fois sur les compétences émotionnelles (effets d’apprentissage direct), et sur les capacités mathématiques et langagières (effets de transfert). Complémentairement, le projet vise à construire et valider un outil pédagogique, utilisable en classe, à partir des séquences d’activités ayant montré leur efficacité. Nous analysons en dernier lieu la façon dont les enseignants (impliqués dans la recherche collaborative ou novices) s’approprient cet outil pédagogique, en évaluant avec une approche qualitative et quantitative l’implémentation de l’intervention. 



 

Situation générale et problématique

Les compétences émotionnelles se réfèrent à la manière dont les personnes perçoivent et utilisent les émotions pour « faciliter la pensée », comprennent et régulent les émotions (Mikolajczak et al., 2014). Ces compétences sont étudiées souvent chez les enfants en examinant leurs capacités à identifier, reconnaitre ou dénommer les émotions et les expressions faciales, et à identifier les situations qui conduisent à les générer. Ces compétences représentent un ensemble de ressources fonctionnelles permettant de s’adapter à son environnement et sont essentielles au développement psychologique et scolaire (Gentaz et al., 2016). Elles sont également reliées à la réussite scolaire et aux conduites sociales (Voltmer & von Salisch, 2017). L’objectif général du projet est d’aider les jeunes enfants scolarisés en maternelle à développer leurs compétences émotionnelles à l’aide d’un entraînement dispensé par les enseignants pendant les heures de classe. L’intervention est coconstruite en collaboration entre une équipe d’enseignants de maternelle et l’équipe de recherche, sur la base des données issues de la recherche.

 

Argumentation scientifique du projet

La connaissance des émotions par l’enfant est reliée à la réussite scolaire. Une méta-analyse  (Voltmer & von Salisch, 2017) a montré qu’un niveau plus élevé de connaissance des émotions d’enfants de 3 à 12 ans tendait à favoriser les résultats scolaires, l’acceptation par les pairs et l’adaptation à l’école. En particulier, la connaissance des émotions en maternelle, à savoir, la capacité à reconnaître les principales expressions faciales et à les étiqueter, prédisait les résultats ultérieurs en lecture et en mathématiques ainsi que les interactions sociales adaptées lors de la scolarité élémentaire. Toutefois, une première question concerne la relation de causalité entre ces compétences émotionnelles et les apprentissages scolaires. Nous proposons donc tout d’abord de tester si les compétences émotionnelles peuvent être considérées comme des déterminants de l’apprentissage.   

Plusieurs études ont établi des entrainements (interventions) aux compétences émotionnelles. Une grande partie de ces études a été réalisée chez les enfants atypiques (ex : trouble du spectre autistique, handicap sensoriel, moteur et cognitif ; Begeer et al., 2011 ; Dyck & Denver, 2003). Des études ont aussi été réalisées chez les enfants typiques, avec souvent pour objectif d’entraîner les compétences émotionnelles afin d’améliorer lesdites compétences ainsi que les performances scolaires ou les comportements sociaux (Izard et al., 2008). Ces études ont cependant une portée limitée dans la mesure où elles ont le plus souvent ciblé une compétence spécifique (ex : compréhension des émotions mixtes). Elles ont aussi généralement été réalisées sur des tranches d’âge réduites avec des entraînements limités dans la durée. Enfin, les entraînements ont été conduits par les chercheurs, pour les besoins de la recherche, et sans l’objectif qu’ils puissent être intégrés au quotidien scolaire de l’enfant. Nous proposons de tester scientifiquement la validité d’un outil élaboré à partir des données issues de la recherche (données concernant le développement des compétences émotionnelles des enfants) et compatible avec les pratiques des enseignants.   

 

Objectifs et hypothèses

Les objectifs du projet sont multiples. Un premier objectif est d’évaluer le lien corrélationnel entre les compétences émotionnelles des jeunes enfants de maternelle et leurs compétences scolaires. Le projet prévoit d’évaluer ce lien à un moment t (corrélations entre compétences émotionnelles et compétences en mathématiques/ langage en maternelle) mais aussi dans une perspective longitudinale (corrélations entre compétences émotionnelles en maternelle et compétences en Mathématiques et en Français 2 ans plus tard, en CP ou CE1).

Un deuxième objectif est d’évaluer : 1- si l’entraînement aux émotions en maternelle (coconstruit en collaboration avec l'équipe des enseignants) a un effet positif sur le développement des compétences émotionnelles des enfants de maternelle (effet d'apprentissage immédiat) ; et 2- si cet entraînement a un impact sur les compétences langagières et mathématiques des enfants de maternelle (effet de transfert). Nous supposons que l’entraînement permettra d’améliorer les capacités des jeunes enfants à identifier, comprendre et dénommer les émotions, mais aussi qu’il permettra potentiellement d’améliorer leurs capacités langagières et mathématiques. Pour cela, nous évaluerons les compétences des élèves intégrés dans les classes participant à l’étude en tant que groupe « recherche » (élèves bénéficiant de l’entraînement aux compétences émotionnelles) ou « groupe « témoin » (élèves ne bénéficiant pas de l’entraînement aux compétences émotionnelles). Pour mener à bien la collaboration, le projet prévoit des séances de formation et de discussion avec les enseignants du groupe « recherche ».   

Un troisième objectif vise à : 1- créer un outil pédagogique pour l’entrainement des compétences émotionnelles, en y incluant les activités ayant montré leur efficacité, dans le but de rendre l'entraînement (coconstruit en collaboration) accessible au plus grand nombre d’enseignants possible et ; 2- tester l’efficacité de cet outil dans le transfert de connaissances aux enseignants et dans la façon dont les enseignants pourront se l’approprier.  Il s’agira d’évaluer qualitativement et quantitativement l’implémentation de l’entrainement en classe, via l’outil de diffusion créé, ainsi que son acceptabilité. Nous supposons que l’outil créé permettra aux enseignants de s’approprier l’entrainement des compétences émotionnelles. Il s’agira toutefois de préciser les limites de cet outil en évaluant son utilisation par des enseignants n’ayant jamais participé à la recherche collaborative, et n’ayant donc pas bénéficié des formations et discussions avec l’équipe de recherche. Les résultats permettront d’ajuster les modalités de l’entrainement et les séquences d’activités, de sorte qu’elles répondent le mieux possible aux préoccupations des enseignants sur le terrain et aux besoins d’apprentissage des élèves.

 

Description du projet (méthode, planification). Pour répondre aux objectifs spécifiés ci-dessus, le projet s’articule autour de différents axes.

 

Axe 1 : lien corrélationnel entre les compétences émotionnelles des jeunes enfants de maternelle et leurs compétences scolaires deux ans plus tard   

Il s’agit d’analyser dans quelle mesure les compétences émotionnelles des enfants de maternelle peuvent être reliées à leurs compétences scolaires.  Cet axe inclut un suivi longitudinal, puisque nous prévoyons d’établir un lien avec les compétences en mathématiques et en Français telles qu’elles sont révélées par les évaluations nationales en CP et CE1 (càd 2 ans après que les compétences émotionnelles aient été évaluées).

 

Axe 2 : effet et généralisation de entraînement 

Suite à l’ajustement du contenu des séquences mises au point dans nos premiers travaux, il s’agit de tester plus précisément les effets de l’entraînement. Un paradigme en trois phases (prétest, entraînement, posttest) sera utilisé avec les enfants de PS, MS et GS en Savoie. Ces trois phases seront administrées à un groupe d’élèves bénéficiant du programme d’entraînement auquel les enseignants sont formés (groupe « recherche »). Un groupe « témoin » ne réalisera que les phases de prétest et posttest et poursuivra donc ses activités habituelles pendant que le groupe « recherche » réalisera les séances d’entraînement (il est prévu que ce groupe puisse bénéficier de l’entraînement aux compétences émotionnelles dans une phase ultérieure).  

Pour évaluer l’apprentissage immédiat, les prétests et posttests portant sur la connaissance des émotions seront constitués d’épreuves (adaptées de travaux antérieurs ; Richard et al., 2021) ciblant la reconnaissance des émotions primaires (colère, peur, joie, tristesse, émotion neutre) et la compréhension des causes externes qui sous-tendent ces émotions chez autrui (montrer et nommer l’émotion d’un personnage dans une situation donnée).   

Les prétests et posttests évaluant la généralisation de l’entrainement auront les caractéristiques suivantes. Concernant le langage, nous testerons la compréhension lexicale (mots isolés ; test EVIP) ainsi que la compréhension syntaxique (phrases ; test ECOSSE). Pour les mathématiques, les composantes ciblées concernent 1- les habiletés numériques de base : le vocabulaire mathématique simple (ex : comprendre les mots “plus”, “moins”), le subitizing (percevoir très rapidement et précisément les petites quantités), la discrimination de quantités (comparaison de quantités), le dénombrement, l’arithmétique de base (ex : “si j’ajoute un stylo, combien en aurai-je ?” en ayant la collection initiale sous les yeux) ; 2- le raisonnement non verbal, en particulier la capacité à raisonner sur des algorithmes ; et 3- l’utilisation spontanée (sans que cela ne soit suggéré à l’enfant) du nombre dans une résolution de problème. Ces composantes constituent un socle de base pour les apprentissages mathématiques futurs (Burgoyne et al., 2017 ; Jordan et al., 2007). Le contenu de ces épreuves sera mis au point de nouveau dans une approche collaborative, en tenant compte des objectifs de la recherche, des contraintes de passation au sein de la classe et des attendus de fin de cycle (spécifiés par les enseignants).  



Axe 3 : création d’un outil pédagogique (livret)  

Nous planifions de créer un outil pédagogique pour le travail des compétences émotionnelles en maternelle qui puisse être transmis en grand nombre et qui puisse être utilisable par les enseignants non impliqués dans la recherche. L’outil pédagogique sera mis au point en collaboration avec les enseignants. Il tiendra compte de leurs retours concernant l’engagement des élèves dans les activités proposées, la faisabilité des activités dans le cadre de la classe, la pertinence du déroulé concret des activités compte tenu des objectifs (évaluation des difficultés à atteindre les objectifs).  Une première version élaborée de cet outil sera accessible pour la rentrée 2023.

 

Axe 4  : évaluation de l’implémentation de l'entrainement   

L’implémentation fait référence au processus de mise en place de l’entrainement au sein de l’école. Il importe que la recherche fournisse des données scientifiques fiables sur l’efficacité des pratiques ou des outils (axe / objectif 2). Parallèlement, se pose la question de la compatibilité des pratiques innovantes proposées avec les pratiques habituelles des enseignants. Cette compatibilité est favorisée dans notre approche par la démarche collaborative, basée sur un partage de questionnements, de préoccupations et de responsabilités entre enseignants et chercheurs. L’entrainement est coconçu et est aussi progressivement ajusté en regard de sa compatibilité perçue avec la pratique de classe.   

Néanmoins, les praticiens ne peuvent pas toujours implémenter de façon parfaitement fidèle (à 100%) l’ensemble d’un entrainement. Il faut donc que la mise en application du programme soit aussi testée. Cette question est d’autant plus importante que l’outil pédagogique envisagé est à destination de l’ensemble des enseignants, et non uniquement de ceux impliqués dans la recherche collaborative. Ces derniers reçoivent une formation les amenant à saisir les bénéfices d’un entrainement aux compétences émotionnelles. Ils ont les éléments théoriques leur permettant d’adhérer au programme, qu’ils ont par ailleurs contribué à mettre en œuvre au sein de la collaboration. Ces éléments favorisent une implémentation rigoureuse (meilleures acceptabilité et adoption de l’entrainement, perception claire de l’adéquation de l’entrainement et des objectifs, sentiment d’efficacité à mettre en œuvre ce qui est attendu, acceptation des efforts générés par le travail d’implémentation). Reste à savoir comment se fera l’implémentation par les enseignants n’ayant pas été impliqués dans la recherche collaborative. Il s’agit donc d'élaborer un protocole qui évalue la fidélité et les aspects d’implémentation. Nous évaluerons si les caractéristiques de l’entrainement ont été implémentées telles que prévu, et si les élèves ont eu l’opportunité d’acquérir les habiletés permettant d’atteindre les objectifs fixés (critère d’adhésion). Nous évaluerons aussi la qualité d’implémentation de l’entrainement : est-ce que toutes les étapes planifiées ont été mises en place ? Est-ce que chacune d’elles a été correctement exécutée ? Nous examinerons aussi dans quelle mesure chaque élève a bénéficié de l’entièreté de l'entrainement (critère de dosage ou d’exposition), ainsi que l’intérêt, l’engagement et la compréhension des élèves lors des séquences d'activités (critère de réceptivité). Ces critères seront objectivés, selon leur nature, soit par des questionnaires adressés aux enseignants, soit par des grilles d’observation (pour cela, il est projeté d’effectuer des enregistrements vidéo des séquences d'activités). Pour finir, nous nous intéresserons à la validité sociale de l’entrainement et de l’outil pédagogique telle qu’elle est perçue par les enseignants (questionnaires) : jugent-ils la pratique innovante acceptable et satisfaisante ? Il s’agira aussi d’évaluer si leur participation au projet a pu changer leur regard sur leurs gestes professionnels.   

 

 

 

Le projet a permis la création d’un livret pédagogique pour l’enseignement des émotions en maternelle, notamment en Petite Section et Moyenne Section.

Voici les deux supports :



– le livret/guide

– les annexes

 

Enseigner les émotions en classe - Livret de l'enseignant (PDF, 13.08 Mo)

Emotimat

Porteur du projet : Carole Berger (LPNC, USMB)
 
Autres chercheurs : Laura Alaria (chercheuse post-doctorante LPNC), Edouard Gentaz (Université de Genève), Anne Lafay (LPNC, USMB)
 
Education nationale - coordination pour le projet Pégase : Sonia Angonin (conseillère pédagogique, circonscription d’Albertville)

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