Thèse Thomas CHAZELLE

Résumé du projet de thèse: La représentation du corps, processus permettant de “suivre et encoder l’état du corps” (de Vignemont, 2020), est une fonction cognitive essentielle à des interactions adaptées avec l’environnement. Elle est impliquée dans des tâches aussi diverses que la perception des dimensions physiques du corps, les actions prenant en compte ses contraintes, ou encore les attitudes et évaluations à propos de notre corps. Cette fonction se nourrit de diverses informations allant, selon les théories et selon les tâches à effectuer, des informations sensorielles et motrices à des informations classiquement considérées comme étant de plus haut niveau, comme les connaissances ou le contexte social.
Au sein du large domaine de l’étude de la représentation du corps, la question de la corpulence a fait l’objet de nombreuses recherches en raison de sa place dans le développement de certaines pathologies comme les troubles du comportement alimentaire. L’influence sociale s’exprimant dans les relations interpersonnelles et dans les médias de masse est devenue une question sociétale ; elle est dénoncée comme un facteur de risque, de maintien, et de sévérité de ces troubles. Pourtant, si la satisfaction corporelle semble clairement impactée par les stéréotypes anti-gros et par l’exposition aux images de corps dans les médias audiovisuels et les réseaux sociaux, il existe peu de données sur de telles influences sociales sur la perception physique de la corpulence. Ainsi, les modèles théoriques de la perception de la corpulence normale et pathologique portent plus volontiers sur les contributions des différentes modalités sensorielles, malgré un fort niveau de croyance dans la population générale que la perception de la corpulence est influencée par autrui (Étude 8).
Dans cette thèse, nous étudions cette question expérimentalement sous deux angles, dans l’objectif de constituer un faisceau de preuves indiquant à quel point il est vraisemblable que les informations sociales soient intégrées dans la représentation du corps au même titre que, par exemple, la vision ou la proprioception, pour permettre la perception de la corpulence. Dans un premier axe, nous proposons d’étudier l’influence interpersonnelle en testant l’effet d’un label de poids sur des jugements de corpulence, dans des conditions de fiabilité variable de l’information (Études 1 à 4). Dans le deuxième axe, nous nous intéressons à un autre type d’influence sociale, l’influence médiatique, en testant la théorie la plus aboutie pour expliquer les biais de perception du corps associés à l’exposition aux médias : la théorie adaptative des distorsions de l’image corporelle (Études 5 à 7).

Encadrement :
- Directeur de thèse : Richard PALLUEL - richard.pallueluniv-grenoble-alpes.fr (richard[dot]palluel[at]univ-grenoble-alpes[dot]fr)
- Codirecteur : Michel GUERRAZ - Michel.Guerrazuniv-smb.fr (Michel[dot]Guerraz[at]univ-smb[dot]fr)

Mots-clés  : Représentation du corps, Image corporelle, Influence sociale, Adaptation visuelle, Labels de poids, Médias

CNU de thèse : 16 - Psychologie et Ergonomie