Soutenance de thèse : Clément GUICHET

Définition sobre d’un phénomène aux déterminants et manifestations pluriels. Tantôt synonyme de dégénérescence, tantôt de sagesse et d’expérience, le vieillissement dérange, fascine, et interroge. A l’aune d’une transition démographique mondiale, il devient plus que jamais nécessaire d’étudier le vieillissement pour améliorer la qualité de vie physique, psychologique, et sociale des individus. Depuis la fin du XX^ème siècle, les Neurosciences Cognitives s’emploient à déconstruire l’image d’un cerveau qui, peu à peu, se figerait dans l’âge. Loin de toute rigidité, les réseaux neuronaux se tissent et se délient, redessinant sans cesse le contour de nos fonctions cognitives pour intégrer de nouvelles expériences et exploiter nos apprentissages passés tout au long de la vie.  A cet égard, le Langage offre une fenêtre singulière sur le paysage neurocognitif. A la fois souffle de la pensée (cognition dite interne), médiateur de notre rapport au monde (cognition dite externe), et tissu communicatif de nos liens sociaux (cognition dite sociale), les fonctions langagières sont parties intégrantes de la condition humaine, à l’instar du vieillissement. Dès lors, concevoir un modèle des transformations neurolangagières à l’œuvre lors du vieillissement, même lorsqu’il est qualifié de « sain », reste un défi scientifique d’envergure. Pour relever une partie du défi posé, cette thèse de doctorat s’inscrit dans une démarche interdisciplinaire à la croisée de la psychologie, de la linguistique, des neurosciences, et des mathématiques. Les travaux présentés invitent à une lecture du vieillissement neurocognitif sain centrée sur l’individu : non comme une simple trajectoire de déclin, mais comme un processus d’adaptation vers une mode traitement de l’information façonnée par l’expérience – non dans une logique comparative face au jeune adulte, mais bien d’optimisation de notre système neurocognitif tout au long de la vie.