Séminaire : Aurore GRANDIN

La lutte contre le dérèglement climatique nécessite de profonds changements de comportement dans toute la société. Cependant, les individus rencontrent des obstacles socio-cognitifs qui freinent leur adoption d’un mode de vie bas carbone. De nombreuses interventions visant à surmonter ces obstacles ont été proposées et testées dans le champ de la psychologie et des sciences comportementales. Mais peu d'études ont examiné la façon dont le niveau socio-économique interagit avec ces obstacles et affecte l'efficacité de ces interventions.  

Mes travaux de thèse visaient à faire progresser l'étude de ces obstacles psychologiques, en se focalisant sur les individus de milieux aisés, qui sont responsables de la majeure partie des émissions de CO2. Ma thèse cherchait en effet à s’inscrire dans une approche orientée par l'impact, qui suggère que la priorité devrait être donnée à l'étude des comportements à fort impact et des populations qui émettent le plus de CO2. Dans cette perspective, les personnes de niveau socio-économique élevé devraient constituer une cible privilégiée. Pourtant, peu d’interventions comportementales leur sont spécifiquement destinées, et la compréhension des biais cognitifs qui les affectent reste limitée. Mon travail visait ainsi à mieux comprendre les biais cognitifs et motivations qui conduisent ces individus à adopter et maintenir des modes de vie polluants.